Interview pour le site Rankart (8e Salon de peinture) – Juillet 2016
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
B.D. : D’origine alsacienne, je suis en Touraine depuis 1989. L’envie de dessiner est venue très tôt. Au moment des études, je me suis naturellement orienté vers une école d’art. En dehors de la peinture, j’aime le cinéma, la musique pop/rock et le spectacle vivant, de la marionnette au théâtre en passant par les concerts.
Pratiquez-vous la peinture pour votre loisir ou en tant que professionnel ?
B.D. : En tant que professionnel, inscrit à La Maison des Artistes depuis 1987.
Quel a été votre parcours professionnel et/ou artistique ?
B.D. : J’ai fait l’école des Arts Décoratifs de Strasbourg en section illustration dans l’atelier de Claude Lapointe. Après l’école, j’ai dessiné quelques albums jeunesse dont Ça coince, un abécédaire dans lequel j’ai imaginé pour la première fois mes animaux coincés qui remplissaient la surface de la page. J’ai ensuite bifurqué vers l’infographie, domaine dans lequel mon plaisir de création s’est étiolé au fil du temps. Je me suis alors réinvesti dans un travail plus personnel en me consacrant à la peinture depuis 2010.
Pourquoi avoir choisi la peinture comme mode d’expression plutôt qu’un autre ?
B.D. : Pour mes illustrations, je dessinais sur papier aux encres et crayons de couleur. Ensuite est venu le graphisme sur ordinateur. Après cette période numérique et virtuelle, j’ai eu besoin de revenir à la réalisation d’œuvres concrètes et l’acrylique sur toile m’a permis de retrouver l’univers créatif de mes débuts. Travailler la matière, se confronter aux grands formats sont aussi pour moi des sensations particulièrement motivantes.
Comment définiriez-vous votre travail artistique ?
B.D. : J’ai deux sujets de prédilection. Mes animaux coincés me permettent de revisiter la diversité du monde animal et le jeu de contorsions que je leur inflige peut aussi interroger sur la place laissée aux animaux sur notre planète en souffrance. Par ailleurs, j’aime aussi aborder le portrait et la caricature. Je peux ainsi rendre hommage à des personnalités de la musique ou du cinéma que j’apprécie.
Pourquoi ces choix de sujet, de technique, de style ?
B.D. : J’aime proposer des images qui génèrent le sourire, l’étonnement et parfois l’interrogation. C’est pourquoi mes peintures mettent en scène des situations décalées et proposent souvent une approche caricaturale.
Qu’est ce qui, de façon générale influence votre peinture ? (peintre, cinéma, musique, auteur…)
B.D. : Même si de grands peintres m’inspirent, mon envie de dessiner vient d’abord de la bande dessinée plus particulièrement humoristique. D’abord « Astérix » des merveilleux Goscinny et Uderzo, puis « Les Rubriques à brac » de Gotlib pour ne citer que celles-là. J’ai aussi été séduit par le travail approfondi de caricatures des « Grandes Gueules » réalisé par Jean Mulatier et ses complices Jean-Claude Morchoisne et Patrice Ricord. Pour compléter cette liste, je citerai volontiers Sebastian Krüger un portraitiste et caricaturiste allemand dont la technique m’impressionne.
Quel est le point de départ d’un tableau ?
B.D. : Pour ma série d’animaux coincés, cela passe d’abord par le dessin. Mes croquis de recherches sont suivis de crayonnés plus ou moins détaillés. Puis intervient l’esquisse à la peinture sur la toile. Je monte ensuite les valeurs en travaillant à la fois les couleurs, les matières et les volumes. Avec l’apparition du relief, je peux alors encore modifier le dessin pour l’ajuster.
Avec quel peintre d’hier auriez-vous aimé vous entretenir ? Et pourquoi ?
B.D. : Rembrandt pour qu’il puisse m’éclairer de ses lumières.
Et parmi vos contemporains ?
B.D. : Bien que cela soit aussi un peu tard, Lucian Freud qui m’interpelle par ses portraits sans concession, par sa touche et ses couleurs.
Pouvez-vous nous citer un tableau que vous rêveriez de voir en vrai ?
B.D. : Plus qu’un tableau en particulier, c’est un univers que j’aime ressentir. Il y a beaucoup d’expositions que je n’ai pas vues et pour lesquelles j’aimerais une séance de rattrapage : Lucian Freud justement, Edward Hopper, Van Gogh, Klimt…
Quel est votre plus fort souvenir d’exposition personnelle et pourquoi ?
B.D. : Ma grande exposition « Méli-mélo de portraits de tout poil » à la Galerie du Passage Chabrier à Saint-Pierre-des-Corps (37) en 2014 qui représentait une sorte de bilan de mes quatre premières années de peinture. Un beau moment et un beau lieu, lieu que j’ai la chance de réinvestir pour mon exposition hommage aux Beatles en mai 2017. Une autre étape marquante a été ma première exposition au Grand Palais à Paris lors du Salon des Artistes Français en 2015, avec l’obtention d’une médaille de bronze comme cerise sur le gâteau.
Artistiquement parlant, y a-t-il un rêve que vous n’avez pas encore réalisé ?
B.D. : Je souhaite simplement poursuivre mon chemin pictural en espérant de nouvelles rencontres avec le public, avec d’autres artistes et avec des lieux.
Sur une île déserte vous emportez…
– Quel film ?
B.D. : Dans mes films cultes il y a « Série noire » avec Patrick Dewaere, mais sur une île déserte je choisirai une comédie comme « La vie de Brian » des Monty Python.
– Quel livre ?
B.D. : L’intégrale de Gotlib.
– Quelle musique ?
B.D. : L’intégrale des Beatles.
– Quel objet ?
B.D. : De quoi peindre.
– Lequel de vos tableaux ?
B.D. : Je préférerais emporter quelques œuvres d’amis artistes.
Quel voyage aimeriez-vous encore faire ?
B.D. : New-York.